Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que « le PAGC dans sa forme actuelle ne peut pas être mis en œuvre : ce document doit être remanié, certaines parties doivent être modifiées et de nouvelles négociations doivent être engagées ».
Abbas Araqchi, ministre iranien des Affaires étrangères, a commenté vendredi soir les projets du ministère des Affaires étrangères du 14e gouvernement.
« Notre politique étrangère sera globale et active, et le champ de notre diplomatie sera vaste. Nous essayons d’interagir dans les développements internationaux et pas seulement de les observer… Notre mission en politique étrangère consiste donc à garantir les intérêts nationaux, la consolidation du pouvoir national et de l’honneur national », a-t-il expliqué.
Les relations avec l’Europe basées sur une interaction respectueuse
Le développement des interactions avec les États voisins, l’expansion du champ diplomatique et les puissances émergentes font partie des priorités de la politique étrangère du 14e gouvernement.
« Ces dernières années, nos relations avec l’Europe ont connu des hauts et des bas. L’UE a mené une politique hostile à l’égard de l’Iran. Nous essayons d’établir une interaction dans une perspective de respect mutuel et favorisant les opportunités afin de garantir nos intérêts nationaux », a-t-il indiqué.
« Nous ne cherchons pas à régler les dissensions avec les États-Unis, car elles proviennent de nos divergences d’opinion fondamentales, mais nous essayons de gérer ces tentatives belliqueuses et cet antagonisme. »
La neutralisation des sanctions est une priorité absolue
Au sujet des sanctions imposées à l’Iran, le ministre iranien a déclaré que deux stratégies sont mises en place : « neutraliser les sanctions et lever les sanctions ; bien entendu, la neutralisation des sanctions est une priorité absolue. »
« En matière de neutralisation des sanctions, le gouvernement tout entier est chargé de la mission. Au sein du ministère des Affaires étrangères, nous avançons également dans cette direction pour réduire la pression sur le peuple. »
« L’autre mission qui revient spécialement au ministère des Affaires étrangères est la levée des sanctions. C’est de façon tout à fait honorable que nous poursuivons cet objectif. Cette question a été abordée au sein du 13e gouvernement. Le 14e gouvernement tentera de faire avancer les démarches entreprises. »
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Le PAGC n’est plus applicable
Sur les négociations pour la relance du Plan d'action global commun (PAGC) au cours des dernières années, Abbas Araqchi a noté que fin 2019, lorsque Donald Trump a perdu les élections présidentielles face à Joe Biden, Washington a exprimé son intérêt pour un retour dans l’accord de Vienne. Cette demande a été rejetée par l’Iran, mais nous y avons posé des conditions, des conditions connues sous le nom de « les positions définitives du système » ; celles-là mêmes que le Leader de la Révolution avait clairement énoncées dans ses déclarations.
« Dans ce droit fil, le Parlement a approuvé une loi d’action stratégique. Ainsi, à la demande des Américains, les négociations pour la reprise du PAGC ont débuté au début de 2022. J’ai piloté six cycles de négociations durant le mandat du précédent gouvernement, mais ils n’ont pas abouti », a fait savoir M. Araqchi.
« Aujourd’hui, la reprise de ces négociations n’est pas aussi facile que par le passé et nous devrions tous le savoir. Les conditions internationales ont changé. Entre-temps, la guerre en Ukraine a changé la perception des Européens sur la sécurité ; la guerre à Gaza, le génocide des Palestiniens par le régime sioniste ont totalement perturbé la région. »
« Nous nous sommes assigné la mission de réduire le coût des sanctions sur la population et de les lever », a-t-il en même temps souligné.
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La politique étrangère doit s’appuyer sur le consensus national
En réponse à une question sur les principes de la politique étrangère du 14e gouvernement, M. Araqchi a précisé que « les principes et les lignes directrices de la politique étrangère sont régis par la Constitution et les politiques générales de l’Ordre en matière de politique étrangère annoncées par le Leader de la Révolution islamique ».
« Par conséquent, il n’y aura ni polarité ni dualité. Nous agirons de manière décisive dans le cadre de ces principes et nous mettrons en œuvre toutes nos capacités pour garantir les intérêts nationaux du pays », a-t-il ajouté.
L’axe de la Résistance est soutenu par l’Iran
L’Iran s’est engagé à soutenir l’axe de la Résistance, quelles que soient les circonstances. « Dans toutes les circonstances, l’axe de la Résistance sera soutenu par la République islamique d’Iran, et cette question est clairement énoncée dans notre programme… Notre position ne changera pas, car elle fait partie de nos idéaux, elle provient d’une croyance et d’une école, et notre soutien à l’axe de Résistance et à tous les groupes et les pays qui en font partie, est un principe immuable », a-t-il souligné.
« Soutenir le peuple libanais, soutenir le peuple opprimé de Palestine, en particulier à Gaza, soutenir le peuple du Yémen, soutenir les nations du monde islamique qui participent à l’axe de la Résistance, s’inscrivent dans le cadre des politiques immuables du 14e gouvernement. »
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Nous devons avoir un plan spécifique concernant Gaza
« La politique étrangère de l’Iran doit être active. Nous devons jouer un rôle non seulement sur le terrain, mais dans la diplomatie. Pour ce faire, nous avons besoin d’un plan. Il n’est pas possible que d’autres pays interviennent, conçoivent et fassent avancer les soi-disant négociations de cessez-le-feu sans prêter attention aux revendications du peuple palestinien et aux positions de l’Iran », a expliqué M. Araghchi.
Le ministère des Affaires étrangères opère comme un brise-glace
Concernant la « diplomatie économique », il a indiqué que la diplomatie économique englobe une partie importante des activités du ministère des Affaires étrangères.
« Le ministère des Affaires étrangères est chargé d’ouvrir la voie aux acteurs du secteur économique, aussi bien dans le secteur public que privé. Nous devons lever les obstacles et créer des infrastructures, nous devons trouver et introduire de nouveaux marchés, nous devons développer notre coopération avec les organisations régionales et internationales, dont l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), les BRICS et l’Union eurasienne, etc. ».
La Russie et la Chine, les partenaires stratégiques de l’Iran
Pour terminer, le ministre iranien a évoqué les relations de l’Iran avec la Chine et la Russie : « La Chine et la Russie sont nos amis proches et notre partenariat avec ces pays est stratégique. Ils ont été à nos côtés dans les périodes difficiles créées par le régime de sanctions, tout en assurant leurs propres intérêts. C’est naturel, car la diplomatie est fondamentalement l’art d’aligner les intérêts des uns et des autres. Nous n’oublierons pas le soutien de la Chine, de la Russie et d’autres pays dans les périodes difficiles. Nous renforcerons nos relations », a noté M. Araqchi.